L’aîné de la fratrie Merah a décrit ce mercredi 27 mars une famille ancrée dans la violence et la haine, affirmant que son cadet Abdelkader, rejugé aux assises pour complicité des assassinats de son frère Mohamed, avait fait du petit dernier « un tueur d’enfants ».
Abdelghani Merah, 42 ans, est témoin de l’accusation pour le procès en appel de son frère Abdelkader, jugé pour complicité dans les tueries de leur frère Mohamed Merah en mars 2012 à Toulouse qui s’est ouvert lundi 25 mars à Paris.
Abdelghani Merah est l’aîné, le dissident, le « traître » qui a dénoncé les siens après la mort de Mohamed Merah, tué par la police après avoir abattu trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs.
Ses premiers mots sont pour les victimes. Il égrène leurs noms, sa silhouette frêle ployant sous l’émotion. « Je suis désolé », dit-il à Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de l’école juive Ozar Hatorah. « La dernière fois qu’on a tué des enfants juifs, c’était les nazis. »
Pas un regard pour Abdelkader, de six ans son cadet, qui le fixe depuis le box. « Je n’arrive pas à me tourner vers cette personne, ce n’est pas mon frère, c’est celui qui a envoyé Mohamed Merah à la mort ».Il estime qu’Abdelkader, condamné en 2017 à 20 ans de réclusion mais acquitté du chef de complicité, « a beaucoup de chance d’être jugé par la France ».